juin 2019

je peux pas réitérer l'erreur d'aller écrire en mai
c'est tout, juste un bonjour

une flemme et une faim
lascivité

je me demande si le pétillement des bulles du sprite serait entendu dans l'enregistreur audio du téléphone
(le sprite est une boisson orcrux des kebabs collégiens dans le vieux *)

on me dit lunaire

ça me fait rire les gens sérieux

lire des choses sur la fin de la civilisation humaine me rassure face aux nouvelles de dictature capitaliste (comme la perquisition de main d'oeuvre à l'hôpital), c'est étrange

je sens comme le décès d'un pas très proche mais de la famille (un grand-père au bord de la mort depuis longtemps) agit dans mon corps, mes mains tremblent un peu, j'oublie mon prénom au téléphone, un énervement sans objet apparent s'éveille,

je joue à outer wilds et je ne souhaite pas que les sentiments que j'absorbe à travers le jeu soient teintés par les sentiments du deuil

je repense à cette scène dans le film The Hospital avec la sexualité salvatrice du médecin cinq minutes après sa tentative de suicide
un regain de vie
du souffle dans l'appréhension charnelle,
électrique
effleure et accroches

j'ai rêvé plus ou moins que j'allais chez le psy, celui de *; un de mes frères présents dans la salle d'attente ; un pont vers une fenêtre de bibliothèque municipale ; sous weed je racontais à ma mère qu'en 2050 ce sera la fin et youpi adieu le capitalisme néolibéral fasciste et elle prenait peur, me voyait folle

c'est la première fois que je dois faire face à l'état du décès d'un proche au travail et ce n'est pas agréable ; la pudeur invoque la peur de déranger qui n'a pas lieu de se présenter ici, la fuite impolie ou maladroite
tous ces comportements qui grattent l'aisance d'être, où l'on veut disparaître et mordre

monique pinçon charlot est revigorante

c'est agaçant la boucle des pensées, quand ça se bloque et se répète pour pas accéder à.

un imaginaire de la matérialité

des collines et des vallées,
sous l'orage

dimanche bullaire
l'attitude du pyjama, la langueur âpre de l'ennui occupé
sur tënk, dans les limbes : la mémoire, pour quoi faire ? ici je me rends compte que je tente de rendre compte des états par lesquels je vis au monde, de décrire avec une minutie toute subjective les petits riens qui m'accompagnent selon les jours; ce n'est plus pour la mémoire autobiographique. j'aime juste prendre le temps de m'arrêter, d'observer et de toucher avec l'entourloupe pas évidente des mots et du langage les sensations - c'est une occupation comme une autre. (feeling is a word, not a feeling - disa wallender)
alors un dimanche sans adjectif.

j'aimerai me séparer du temps (du calcul / représentation du temps, les heures semaines années)

le bruit de la pluie sur les toîts et les pavés dormants
de la poussière de weed sur mes cils
des filets d'eau qui résonnent dans les gouttières
et des individus dans la rue, des chuchotements vers la nuit,
.

(puis l'image lourde de se réveiller pour le travail demain matin)

je lis du winnicott à une heure du matin, tout va bien, aucun problème

outer wilds - heaven's vault
l'espoir après soi
écrire sur la fin du monde, sur le post post-apo, sur à partir de quel nombre de "post" on en arrive à l'archéologie,
accepter le délaissement

je commence à lire terra forma, manuel de cartographies potentielles
habiter parmi les vivants

je ne crois pas qu'il me soit possible de développer un écrit sur le clavier tactile du téléphone.
"par les profondeurs, par les mouvements, par le point de vir, par les périphéries, par le pouls, par les creux, par les disparitions et par les ruines."

le sommeil n'est pas loin mais j'aimerai profiter du flottement nuageux de la fatigue pour apprécier des choses plutôt que la sieste

lâcher prise sans baisser les bras

comme l'impression que le téléphone se fatigue, la chaleur moite s'infiltre dans son coeur et ralentit ses processus, il va falloir en prendre soin pour qu'il tienne tout l'été

contexte de ces prochains jours, après quelques temps de silence : nous sommes mercredi soir après une journée de formation collective au boulot, * est à l'appart jusqu'à ce week-end - en partie pour regarder les rlcs, et voilà une occasion de saisir une descente d'énergie vers une exploration solitaire de sentiments à transformer en idées détachées à partager (moins de cru nous avions dit)(moins de je, avec l'implication de tourner les phrases, entortiller des mots pour éviter la personnalisation de ce qui semble évident - non: formuler autrement pour y trouver autre chose, un regard reculé par le langage)

Mais est ce qu'on ne s'éloignerait pas du SUJET

trouver à lire du mary norbert kört

le dérèglement climatique ce sont tellement de micro deuils à prévoir

samedi matin-midi, dans le canapé
où je regarde ce que j'ai rangé en précipitation dans mes bookmarks twitter la semaine passée, les choses à découvrir pour plus tard et que je range à nouveau dans des dossiers à découvrir pour plus tard (oui mais quand)
que faire de cette information sur un volcan qui brûle en continu depuis 40 ans, ou d'un autre depuis bien plus longtemps autour duquel se serait construit un temple, quelle belle image
que faire de ce site rebind.io
il y a la lecture du flux, la mise en consigne, la lecture du flux de ce qui est mis en consigne que l'on met aussi en consigné, mais mieux ; et ensuite ?
est-ce qu'il faut décider de ne plus lire le flux, stopper la consommation avide des nouvelles choses éphèmères pour approfondir quelques miettes ? j'écoute floating points et c'est agréable d'écrire avec le clavier de l'ordinateur. tout à l'heure j'irai chercher des fruits secs et des noix en vracs au magasin, et je rapperai à la main des carrottes et un chou rave pour faire un coleslaw aux raisins secs cacahuètes ; hier j'ai fait fondre du sucre dans une poële, couper éplucher des pommes pour les caraméliser dedans, en y ajoutant du beurre salé, mélanger de la farine du beurre et de l'eau tiède pour faire une pâte et cela a donné des chaussons aux pommes délicieux car tout construit de mes mains
il y a d'ouvert un article de darran anderson sur "Radiohead, the leaked OK Computer demos, & the perils of gazing behind the curtain" ; c'est le monsieur qui avait écrit sur Sable
il y a le pdf envoyé dans la newsletter de ma chatte qui est ouvert aussi depuis quelques jours "sans tabou : santé maternité sexualité"

je sens que le weeke-end va être trop court.
but is ok

dans mes souhaits: avoir un site internet.
y inscrire les carnets de maraude

samedi soir: https://onezero.medium.com/beyond-the-dark-forest-a905e2dd8ae0 🧐🧐 mh.

beaucoup de pensées filantes cet après midi, il m'aurait fallu un micro.

dimanche midi: je regarde le "docu" Derrida sur Tënk et c'est drôle. je n'en suis qu'au début mais les gens qui ont fait le film sont //incapacité à trouver l'adjectif adéquat//, je les imagines étudiants qui usent de la moquerie tout en restant respectueux, avec l'oeil du "maître" pris à son propre jeu d'intelligence, blessé néanmoins admiratif de l'audace de la jeunesse qui prendra sa place. le montage présente derrida à une conférence sur la biographie, il déclare qu'écrire une biographie d'un philosophe est inutile et devrait se résume à "iel est né-e, iel a pensé et iel est mort-e." et que le reste n'est que simples anedoctes n'éclairant rien. il déclare qu'une personne lisant un paragraphe d'un-e philosophe et tentant d'en extraire une pensée nouvelle, une réinterpratation judicieuse fera un meilleur boulot biographique qu'un-e biographe.
ensuite, il y a une sorte de travelling flou avec derrida au loin dans la rue, une pipe au coin de sa bouche, les cheveux essouflés par le vent - avec ce regard furieux et rieur envers la caméra. une voix de femme raconte des anedoctes, a priori de l'homme qui marche sans jamais le nommer : enfant, il est paralysé d'un oeil qu'il ne pourra fermer pendant des nuits ; il a un prénom secret, Eli, qui n'apparaît pas sur son certificat de naissance ; ses parents n'ont jamais lu ses livres ; il fait semblant d'apprendre l'hébreu afin de lire en cette langue sans comprendre ; il passe 24h en garde à vue à Prague ; il refuse de devenir acteur dans un film de Marguerite Duras ; il a un peu trop consommé de somnifères et d'anphétamines

"- qu'est que la déconstruction ?
- [...] ne pas feindre la naturalité là où elle n'existe pas. j'ai déjà commencé à répondre à votre question sur la déconstruction parce qu'un des gestes de la déconstruction consiste en particulier à ne pas naturaliser, à ne pas faire comme si ce qui n'est pas naturel était naturel, comme si ce qui est conditionné par l'histoire, par la technique... était une donnée naturelle."

"la narration a toujours été une question grave pour moi"

dimanche début d'après-midi: je survole le dossier "Livre" sur gdrive et je me demande quels outils je pourrai utiliser pour assembler les choses de façon plus évident que ces pages de pdfs entiers de vieux blogs.
je n'en ai aucun idée !!!

la canicule et les sdf, la semaine va être longue, souvenir du directeur à la journée d'étude qui parle du taux de mortalité de l'association pour définir notre public

effrénée

je n'arrête pas de croise le nom de bruno latour

a wordsmith

un rêve très présent cette nuit où je cherchais à retrouver *, j'étais dans son appartement aux couleurs vives mais elle n'était pas là, un appartement sous les combles, des meubles mais pas d'objets puis je la suivais dans la rue en lui évoquant des souvenirs, un de ses t-shirts à la main qu'elle me disait de garder quand on se séparait je prenais une rue à droite et finalement je n'étais pas à tours comme je le pensais il y avait la mer, je continuais le chemin seul vers une montée très rude, d'un côté un petit tunnel où la foule faisait la queue, j'empruntais les pavés à côté
puis il y avait les jeunes devs de * avant ou après une espèce d'émission télé où * était présente, un show d'humouriste mais les présentateurs sabordaient nos blagues, un des devs de sokpop me serrait fort dans ses bras en espérant jouer à une de mes oeuvres un jour, il y avait aussi le chien de * avec qui je m'entendais bien et c'était une preuve pour les autres que j'étais une personne digne d'amitié

premier juillet je triche
est-ce que j'attends qu'arrive mes menstrues comme l'an passé à la même période ?
ce mal de tête est méchant
je survole les notules de l'an dernier mais on ne dirait pas que j'y cause de mes règles



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