août 2019

quand l'insomnie débarque, les yeux éveillés et que les fantômes des maraudien-nes dansent au bord des songes, je me raccroche à cette image d'hébergement dans la relation, encore, je visualise ces personnes comme des habitants dans ma tête, mon crâne comme cocon protecteur - elles dansent et cela crée un poids ; et cette histoire d'hébergement dans la relation si ça se trouve ne sert vraiment de réconfort ontologique que pour moi, elleux ne sont pas au courant que leur existence persiste ailleurs que dans la rue ou un squat maudit, en tout cas dans cette immédiateté de l'insomnie

rester avec moi-même ou se perdre ailleurs

voilà longtemps que je n'avais pas pris de selfie

alors, lundi matin après un petit week-end à * avec un bout de famille et hier soir retour chez soi avec une envolée de weed j'aurai voulu enregistrer mes pensées, cela arrive rarement que je retourne vers qui j'étais / je fus, la construction cinématographique par exemple ; quelque chose en moi me manque, des traits que j'appréciais ou que j'apprécie maintenant à rebourg, qui n'ont pas de place pour s'exprimer aujourd'hui mais qui sont tout de même quelque part ; quelle vie bien rangée je poursuis à peu près avec ce passé loufoque
et la drogue me rapproche d'une théorie continuiste de la psychologie, je vois où sans accroche on pourra se perdre facilement, et ça donne des clés pour expliquer aux collègues que tout n'est pas loin

retourner vers les sensations de lumière derrière les paupières et vers les couleurs derrière les paupières

∆ orage et zut j'ai raté le bruit de volet qui grince ou frappe

la fatigue laisse place à une colère anti institutionelle c'est à dire anarchiste
j'ai envie de bousculer les choses

un prochain écrit sur le travail : la particularité quand deux maraudés se rencontrent et moi au milieu et qu'ils me présentent à l'autre sans savoir que l'autre me connait aussi et aller me présenter aussi
généralement comme une personne très gentille, toujours avec le sourire, et ce qu'elle fait c'est bien et pour faire ce métier il faut avoir un grand coeur et elle a un coeur grand comme ça - mais oui je sais, elle m'a trop aidé, ça fait des années qu'on se connait,

cette relation particulière :
- une street cred inattendu, que faire de ça ? (pour mon mec mon métier c'est un peu la chanson des cowboys fringants)
- ce que ça dévoile sur la solitude, l'exclusion ressentit quand une simple personne vient prendre de vos nouvelles régulièrement

souhait : explorer la création de zines.

lancement de the oa

vendredi soir, après midi d'arrêt maladie
✉️
j'ai envie de jouer à plein de petits jeux étranges et mignons bientôt, des trucs fabriqués avec des mains attentives
de la délicatesse
afin d'apaiser
le crâne qui tonitrue
des jolies choses inventives et intimes pour se rapprocher d'un autre être humain loin,
apprécier le calme dans le coeur d'une personne auparavant inconnue

je me rêve assise au vieux bureau en bois, des plantes et des images autour, du papier des ciseaux et de la colle, du matériel à bricoler, des ustensiles pour s'amuser
déplacer les gonds rapiéciés
une petite brise de vent

et puis j'aimerai aussi prendre le temps de m'installer devant l'ordinateur, studieuse et non avachie, et tapoter des mots sur le clavier
prendre le temps de raconter
pour extraire
l'expérience
en dehors de son vécu

-
ça fait du bien cette attestation de la part d'un supposé savoir (figure médicale par exemple) qu'il me faut du repos.
et cela ravive ce que je cherche en allant voir un psy: reconnaître l'altérité en soi, ne pas se confondre avec son ombre
se décaler du regard intérieur archaïque

dimanche soir, après a taxi driver
exténuée non pas de la fatigue de ces derniers temps mais des émotions intenses traversées + la recherche voulue juste sur leurs expressions ici, trouver le mot qui enrobe le sentiment,
je me surprends à effacer une phrase pour la rendre plus jolie, plus précise ; ce que je ne faisais pas avant je crois
mais j'aimerai encore avoir un peu de force pour développer d'autres choses, d'autres pensées à étirer

"For those invested in the stratigraphic arcana of this infinitesimal moment in time, it serves as a useful catalog of our junk."

"nous avons énoncé des évidences sans avoir démonté les ressorts intimes et discrets"

mi-fin août, samedi nuitée: ai terminé the oa cette semaine, c'était bien, ça m'a rappelé the leftovers et le réalisme magique (je pense souvent à cent ans de solitude en ce moment, faudrait que je le trouve pour le relire) ; ce soir je me suis plongée dans eliza, puis avant ça il y a eu hyper light drifter, nowhere prophet, du sokpop (sproots, soko loco), et un peu de mystère d'itch.io
je me goinfre !!!
les yeux tombent

il faut que je me réapproprie mon visage

une semaine de silence plus tard: je viens de regarder the sound of my voice (et dans la journée j'ai joué à telling lies)
je suis seule et le silence grésille, il faut que je trouve une nouvelle application pour les enregistrements audios car l'ancienne va disparaitre ; mais j'apprécie cette quiétude un peu morne.

une semaine de silence plus tard encore, ça y est c'est les congés payés, dans le train vers *


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