mars 2019

réécouter la mano negra
(j'écoute ondes de nuit sur radio canut et c'est bien
du théâtre sans forme
et j'écrivais dans ma tête une lettre d'amour à la radio (radio béton à l'adolescence, oh mon dieu, et je n'ai jamais trop écrit dessus alors que c'est constitutionnel. radio béton mais aussi la radio aléatoire parentale dans la voiture sur la route des montagnes, virevoltante (mais pas de bande f.m. orientation socialo-communiste, non - sauf parfois) ; ces voix sans corps qui implèmente de l'imaginaire dans mon crâne de petite fille qui s'ennuie et vogue dans des histoires, assise calmement à regarder le paysage, ailleurs)

il y a un appel à projet de l'ina pour faire un machin podcast avec des archives audiophoniques

"est-il possible de trouver un recoin dans le monde"
"comment s'arrêter ? les paysages et les rencontres
croiser une trajectoire"


"définir c'est fuir l'égarement"

"s'écouter entendre"

20 min de field recording, miaou
https://en.m.wikipedia.org/wiki/Field_recording

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aller chez le psy, c'est une pause, ça permet d'arrêter un poil le temps.

dimanche après midi, j'ai fait un gâteau et ça me fait toujours rire dans top chef quand iels disent que la pâtisserie c'est de la cuisine précise, au grammage près, et qu'après je fais un gâteau au yahourt au pif avec les ingrédients qui me tombent sous les mains (et si je rajoutais une banane écrasée à ce mélange grumeleux ?)
et ce n'est pas très grave si c'est bizarre et qu'on ne sait pas si c'est bon ou pas
car je me serais bien amusée à faire de la chimie alimentaire (la farine est un ingrédient / instrument que j'aime beaucoup)

je n'ai aucune idée de la consistance future de ce gâteau qui cuit

est-ce qu'il faut que j'attende que le dessus du gâteau craquelle un peu ?

il s'épaissit et son mouvement est invisible

oui, je regarde mon gâteau cuire,
comme un écran de tv.

/
j'avais oublié que quand on est ému
on peut être submergée de l'être
submergée d'être émue, alors la tristesse (d'être trop petites pour tout absorber)

nicolas jaar c'est un peu du record field

j'aimerai jouer à apex mais je suis un peu trop dans le coltar (et il n'y a pas assez d'internet)

le moelleux aérien de mon gâteau est délicieux, puis il fond doucement : miam

je préfèrerais être en train de chuchoter dans mon micro pour l'enregistreur audio (il faudrait le nommer - Diane ?)

/
c'est bizarre comment une chose indépendante peut en assombrir d'autres,
comment un évènement
qui procure un sentiment
déteint
sur 'le' reste,
une tristesse vagabonde qui se mêle de ce qui ne la regarde pas.

/
hiro murai, artisan de l'image
(comment les métiers forment la construction des pensée)

/
mercredi soir,
de la mélancolie 🌊
des pensées qui s'évaporent
je boude la part bourgeoise de ma personnalité, une attirance vers une révolte
..
les mots m'ennuient terriblement, enfin le langage de l'écriture
trop lente, pas sur le vif,
éloignée du réel des pensées qui s'évaporent

la radio et l'esprit communautaire chatouille mon désir,
la déception se fera peut-être ressentir
car l'idéal d'une vie rêvée souvent se noie (s'étrangle lui-même, épileptique il s'étouffe de la langue)

des haussements d'épaule comme seul soubresauts de vie
un éclair de langueur lasse
et je disparais

je crois bien que ce travail m'isole
il va falloir que je trouve autre chose à côté si je ne veux pas dépérir tranquillement

/
je ne suis pas habituée à ne pas pleurer pendant des mois. où s'en va ma tristesse maintenant ? (le peut-elle ? et si non, où s'ancre-t-elle en moi ?)

~
est-ce qu'il existe des choses pensées / pratiquées sur la psychothérapie institutionnelle et le travail social ???


(j'imagine une chesnaie pour sdf)
titre : la borde et le non abandon

vendredi soir,
toute la tension de la semaine dans mes épaules, les muscles sore (le mot en anglais correspond mieux dans sa sonorité à la douleur particulière d'un poids psychique)
aïe

// mercredi treize, matinée : le travail dégouline

/
j'ai continué eastshade en buvant du vin rouge à la place du maraude sous la pluie, c'était bien.

/// eastshade

/
bip boop un week-end plus tard :
le spectacle nique sa mère est très bien
+ parfois je doute de l'effet de certaines lectures politiques.. je n'arrive pas à nommer ce que je souhaite dire, grumph, flemme

//
mardi mati -midi,
une enceinte grésille et condense alors tous les petits énervements invisibles liés à l'habitat

mardi-mercredi nuit: un peu de silence ces derniers temps ici, une interruption des mots écrits - c'est calme.

mercredi soir, l'inverse: weedée sous la douche, je pense à pleins de choses à murmurer dans un micro de mauvaise qualité, et il y a ce détail impromptu tout à fait matériel, de la vapeur d'eau sur le miroir qui rend tout flou, le visage qui absente (enfin) de l' é v a p o r a t i o n
- "nul n'est savant de l'invisible"

/
"je m'aperçois que j'ai joué comme un enfant heureux des mots, dans un immense univers tragique"

//
j'ai faim tout le temps en ce moment
un appétit sans fond

j'ai laissé la fatigue

/ pas d'écriture, que cette faim toujours présente ; je me retiens mais je pourrais tout manger (honte du goinfre)

~ je joue à sekiro ! (il est actuellement une heure et quatorze minutes dans la nuit de dimanche à lundi: je reprends le travail dans quelques temps ; j'ai envie de jouer mais le jeu demande de la concentration que je n'ai pas actuellement alors est-ce que je vais me coucher maintenant en espérant me réveiller assez tôt demain matin pour avoir l'audace et le temps d'y jouer?) ¶tous ces mots pour pas grand chose, à quand le micro à pensées

¶même pensée un autre soir
quand mes doigts en contact avec la peau de mon visage, une fine couche de douce crème assouplissante qui s'infiltre gracieusement en percutanée, se déplacent comme des petits danseurs, les muscles de mes épaules tendus respirent presque

le reflet dans le miroir ressemble aux sensations sous ma peau, la fatigue dans les yeux mais satisfaite, cette fatigue, de ce visage qui vieilli, doucement
des connections.

~ des maraudes complexes ces derniers jours et un futur week-end familial de pâques : je m'imagine en train de raconter mon boulot, mon métier, à mes oncles tantes cousines cousins grand-mère
je m'imagine en train de raconter
je mets en récit dans ma tête
ces histoires d'ensauvagés qui se bagarrent pour une bière volée et se reconcilient autour d'une une cigarette partagée
des pauvres
des pauvres avec des canettes, qui traînent leur ennui quotidien vain avec d'autres pauvres et ils se lamentent et se tiennent compagnie parfois un monsieur d'un certain âge, plutôt sportif, passe par là avec son vieux vélo et des sacs en plastique pour récupérer les cadavres de bière premier prix et échanger cette ferraille contre quelques sous
(les canettes sont rangées - préparées pour son éventuel passage)

je m'imagine décrire le regard absent de cet homme, qui déclare sans émotion qu'il sort de quinze de prison pour homicide volontaire: un type lui devait des thunes, il a pris son crâne dans ses mains et lui a brisé la nuque
je lui sers un café et un à son compagnon de route

/ je suis très absente

/je m'absente

agnès varda est morte et ça m'amuse de découvrir seulement que tant de gens apprécient son art

j'ai appris de la déception à penser qu'une autre personne que moi aimant la même chose deviendrait un possible ami: non, car nous ne voyons pas la même Chose dedans-autour
j'ai appris la solitude de l'appréciation
je ne parle plus de mes goûts, je partage juste des expériences parfois
je n'essaie plus de convaincre, je partage parcimonieusement (aussi parcimonieusement que la prononciation de ce mot) sans discours, et je pense savoir ce que l'autre pourra y voir, peut-être - une adresse.



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