juin 2020

mardi deux-nuit
on reprend le travail
les réunions qui s'éternisent pour rien, de la parlotte en l'air à quoi bon
je gribouille de plus en plus dans les marges les coins
mon index se recouvre de traits de stylos bleus, je dépense plus d'encre en gribouillis qu'en autre chose
la maraude en soirée et quel plaisir de faire du vélo la nuit
et un nouveau mot qui résonne pour décrire l'ambiance du monde dans lequel on travaille : sordide
il faudrait que
(un jour je ferai un poème avec tous mes 'il faudrait que')
je
prenne des notes ethnographiques

mercredi matin
désarçonnée
il me faut un plan,
stopper le flottement
impérieux

mercredi-nuit-jeudi
le plan parfait ça serait: vivre à la campagne pas trop loin d'une grande ville où on peut trouver des camarades et où il y a des actions (manifs, etc), donc se plier au fait d'avoir une voiture, travailler moins parce que le salariat c'est quand même assez chiant
je découvre crimethInc et c'est plutôt cool, j'irai explorer plus en détail leurs zines
ces derniers des jolies revues militantes dans ma maison d'ailleurs (cqfd, ballast)
et ce weekend, je vais être seule, ce sera le moment de s'atteler un nouveau zine

"rendre la parole au chamane"

samedi midi, je ne sais pas si c'était une bonne idée de relire mes vieux carnets
le temps passe
en fait, c'est que je voudrais en faire quelque chose mais quoi, plus tard sans doute
ou rien
mais pourquoi cette anxiété persistante

il faut que j'aille faire des petites courses mais le bruissement de la rue me terrifie

le portrait de la jeune fille en feu
🔥

qu'est-ce qu'on fabrique après un film comme ça ???

dimanche soir, minuit
en ce moment j'ai envie de lire un bouquin mais à chaque fois que je zieute les étagères de ma bibliothèque, ça me déprime de voir autant de noms d'hommes blancs

je regarde crazy ex-girlfriend depuis quelques jours et c'est très divertissant

😴😴😴😴😴😴
(ça semblait être ok la veille mais pourquoi me suis-je couchée à 3h du matin ?)

"je suis juste une personne"
comment se sent celui qui console
ok.
c'est l'heure de la weed
je porte la grande chemise bleue aux plis éreintés, j'aime beaucoup la porter : sa pesanteur sur mon corps courbu musculairement de la fatigue externe, sa consistance - composition, ses frottements tendre et sec sur ma peau fragilisée des liens aux autres
s'investir humainement est épuisant, parfois on perd le sens de ce qu'on fait, c'est un à quoi bon très puissant qui donne un vertige désagréable mais quand il se résout, une étreinte dans la rue, la nuit sous la pluie entre des pleurs et quelques rires (par exemple), c'est un soulagement intense,
une décompression momentanée
parce que parfois
il arrive
qu'on arrive
à quelque chose
bien souvent d'inespéré

--
j'ai envie d'écrire ailleurs qu'ici parfois ; cela fait longtemps que je n'ai pas changé la forme de mon expression
sous la douche j'ai repensé à cette séquence rapide où je faisais des enregistrements audios improvisés

conf sony, féminisme représentatif mais non (de la guerre partout)
on sent un bout de féminisme effectif dans les trailers de jeux vidéo, des héroïnes, puis le gameplay arrive et on devine que ce sont encore des hommes qui sont aux commandez
je pense à the oa et mutazione, qui prouvent qu'un pas de plus est nécessaire et pertinent et possible

samedi, seize heures trente: c'est cool la drogue
(sieste, pas de twitter, juste mes pensées vagabondes)

pourquoi l'été est toujours la saison du passé ?
des vacances, des souvenirs étranges (le concert de jonsi à Londres avec un sac à dos lourd, un voyage long dans les pattes et des rencontres avec des gens bizarres et cools, qui me renvoient à mon malaise le reste de l'année de côtoyer des gens normaux
que s'est-il passé depuis ?
que s'est-il passé pour que je ne recherche plus cette adrénaline étrange de l'inconnu ?
où s'est enfoui mon désir d'exploration du mondes et des mondes ? sera-t-il de retour un jour, et si oui, sous quelle forme ? et si non, comment provoquer, invoquer sa venue ?
j'étais si jeune et tant de micro-aventure en solitaire, parmis des amis aux identités internationales qu'on ne rencontre seulement deux ou trois fois le temps d'une vie,
après ils disparaissent
du quotidien
parapluie

des photographies perdues sur un réseau social et des lignes d'écriture dans des cahiers de l'école sont les seules traces de ces souvenirs, seules traces
tangibles presque
qui pourrait croire que camille aujourd'hui partirait ainsi, dans des villes d'autres pays, seule avec son sac à dos, et souvent simplement un numéro de téléphone et l'adresse d'un gars de dix ans plus vieux rencontré un mois plus tôt dans un chantier de bénévolat ?
irait à brighton à 19 ans un an plus tard, chez une italienne étudiant là bas et ayant comme sujet de recherche la période photographique de kubrick, dans sa colocation étrange. c'est là bas le concert de jonsi. et puis, aller dans une autre colocation étrange ou un campus alors que je ne parle quasiment pas anglais
ou alors bien avant ça, au lycée, une colonie de vacances artistiques (musique, théâtre, danse) où on jouait aux cartes des nuits blanches dans cette petit village au milieu des montagnes, un cadre fantastique pour des jeunes éparpillés (la plupart venant grâce au CE de leurs parents - décalage bourgeois)
et un mois après, j'allais à paris chez une amie de passage dans ma vie, que je ne reverrais plus jamais ensuite, elle nous montra où son père faisait pousser sa weed et elle lui dit que "camille ne parle pas beaucoup mais quand c'est le cas, c'est pour dire quelque chose d'intelligent" qui étais-je pour tous ces connaissances, puissantes par leur estivalité et éphémères tristement ?

qui étais-je pour la camille de maintenant ?
une inconnue aux allures sombres et émerveillées

//the midnight gospel is very good
beep boop bop

comment trouver le temps (et l'énergie) de prendre soin de soi quand il n'y a pas de drogue qui relaxe les tracas mondains
matérialistes

à propos de crazy ex-girlfriend: les romscoms ne font pas bon ménage avec mon symptôme phobique qui se contente de l'imaginaire romancé romantique dramatique théâtrale
face auquel
la possible réalité bringuebalante
à l'allure d'un vieux pont en lianes au dessus d'un ravin dans la jungle
ne fait pas le poids

alors tout reste hors d'atteinte
where are my goose bumps ?

ha la la.
que va-t-on bien pouvoir faire de moi
ridicule petit spectre aux contours de falaise

/juste un peu de crème hydratante sur le visage tous les soirs, cinq minutes par jour, je n'y arrive pas

trop beaux les dessins d'émilie seto
ça me rappelle le dernier cqfd et l'hommage à marcel moreau:
« J’ose dire que la création littéraire doit être sabotage de ce qui est. Que conçue autrement, elle est complice de l’ordre établi, c’est-à-dire d’un principe de rétrécissement de l’homme, et d’un facteur de laideur universelle. À notre époque, toute construction nouvelle se rend complice des constructions qu’il faudrait détruire, toute création sans sabotage ajoute à la décomposition de ce qui s’est créé pour rien. » (Discours contre les entraves, 1979)
j'avais noté mais je n'étais pas allé plus loin

le dernier livre m'ayant vraiment marqué, c'est marcel cohen, autoportrait en lecteur

//
je ne veux plus quitter cette chemise

-.
the midnight gospel (episode 3): quel éclat

-.
faire du vélo la nuit, ce plaisir de vent

mardi matin trop tôt

v
les genoux craquent, les maraudes reprennent leur
rythme
il faut adapter l'émotion pour trouver une ligne de concordance avec celle émise par la personne en face de soi
celle
qui est
volage volatile virvoltée
inconnue,
néanmoins perceptible

trouver avec ses sens:
des paroles et un regard calme qui recouvrent les mains qui se tordent de tension
des lacets absents des chaussures d'une jeune entièrement perdue qui cherche éperdument un peu d'argent pour manger
d'une branche de lunette cassée depuis plus d'un mois

trouver avec ses sens
les signes
d'une ouverture.

mercredi matin-midi
un peu accrochée par crazy ex-girlfriend en cette saison 3
sinon, c'est intéressant de capturer en quelques phrases un flottement émotionnel, cela le libère ?

"fétichisation des ruines"
hé merde, il est deux heures du mat' et je finis sur des threads twitter avec des photos de bretagne ouin
(je ne savais pas qu'un paysage pouvait se teinter de mélancolie)

samedi
j'aime bien démêler des trucs

lundi matin, trop tôt
je me suis réveillée avec l'envie de faire un zine mausolée de mon compte fb dont j'avais récupéré le contenu mais ce qu'il y a dans le zip n'a pas l'air ultra utilisable, zut.

tout est calme, à peu près

lundi soir, congé trimestriel
on a regardé deux documentaires sur means.tv : call me intern et the writer with no hands

mardi 23, congé trimestriel jour deux
aïe, le ventre troublé par les menstrues
😴
je regarde les heures heureuses sur saint-alban, quelle merveille
/nausée non

2h29 dans la nuit
je ne tombe plus
je m'affale
📷
je m'imagine toujours ailleurs
dans des circonstances nouvelles
accrochée
essoufflée

mercredi soir, je ne sais plus si je dois prendre des notes ici ou dans l'autre document "journal de bord sociopo"
je réfléchis autour de - l'infolettre au travail, de la documentaliste de l'école du social à *
que je mets du temps à répondre / proposer des possibilités quand on m'adresse un truc un peu informe (un projet de thèse, une rencontre forcée par une collègue)
que je mets du temps
pour m'approprier la chose
la malaxer à travers quelques jours de doute persistant - vers des états d'angoisse
et ensuite
se reposer

c'est un peu comme une tempête permanente
une habitude devenue calme
malgré l'insistance de sa permanence

est-ce à cause en partie de ma tendance à la rêverie trop longue ?
à
tout ce qu'y se raconte en moi

des tentatives masquées
jetées
en tas

¶il y a beaucoup de bruits dans la rue ces nuits dernières, l'été commence

jeudi fin de journée : le corps est épuisé, cassé, éreinté
mais en forme
(le monsieur de the midnight gospel aux contours mouvants, nice)
de la belle maîtrise d'ouvrage au travail ces derniers temps
je porte une présence d'une réponse à un besoin presqu'invisible
avec considération pour chaque étage de la hiérarchie
en espérant étendre au fur
et à mesure
des principes de l'anarchisme

et, ce n'est pas je souhaite ailleurs quand je divague, c'est que je me vois au loin sur des chemins futuresques et inouïs
une belle escapade
je me trace des trames
des traversées vers des tracas inversés

le meilleur podcast, ça reste ses propres pensées
(dommage pour le mal de crâne)

vendredi, congés trimestriels oh no migraine toute la journée
demain, départ pour * avec les parents hm

28 juin dimanche, j'ai lu un article dans ballast qu'il faudrait que je relise au calme : sur gloria anzaldua

(n'ais-je pas écrit un truc du style "la présence de l'absence" récemment ??)


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