avril 2020

le premier. et si on rééssayait d'écrire plus régulièrement ?
ok on est samedi, dans le lit, il est trop tôt. je rêve d'avoir un peu plus de temps et de me perdre. on devrait bientôt avoir du chômage partiel en ces temps de confinement, ça fera du bien.
c'est une petite ouverture, on laisse le vent entrer pour la bourrasque bavarde bientôt

dimanche matin, peut être pas tout de suite, l'angoisse d'à côté et ses symptômes shortofbreath inquiète et font taire

lundi soir, donc c'était seulement des angoisses et non le covid-19, nous voilà rassurés
on a joué à drawful et jackbox party avec les voisins sur discord, on profite de leur terrasse, quelle chance
(et pourtant de la fatigue amère)

vendredi férié ! ouf ! du repos et de la vadrouille virtuelle, n'irais-je pas lire le monde diplo sur la terrasse des voisins ?
tënk: think of wood, think of metal
& tentative Riddles of the Sphinx (avec laura mulvey, ah! cela me rappelle ma soutenance de mémoire)
un bain ce matin et la mousse diffracte la lumière, des couleurs en transparence qui éclairent le vide

des scénarios se répètent sans grande audace
des
tas de
fragments

éparpillés eparpillés eparpillllée
des sonorités se fracturent dans l'oubli, des mots aux consonances voisines tombent ailleurs mais pas chez moi.
je veux:
du chaos langagier,
aucun effort de chercher le bon mot perdu, ce geste de pensée d'essayer d'attraper le mot à l'orée du conscient, ça suffit, on en fera d'autres
//xkcd - i could care lesse

la percussionniste de tout à l'heure parlait du silence, de l'espace temps, des sons qui ricochent dans le vide et des ouvertures
entre interprétation et improvisation
je danse sans musique
mon
corps
s'éloigne

j'aimerai vraiment réussir à tenir quotidiennement un journal d'humeurs, puis faire des statistiques avec (que chaque humeur soit numérotée par exemple et d'évaluer son rythme sa circonvolution par quel humeur elle est précédée suivie etc)
mais je ne vais tout de même pas télécharger une app pour cela, non ?
1. mes humeurs ne se résument pas à un assortiment de cinq smileys différents

je reste identique
(des soupirs face à l'étrangeté de la temporalité, pour toujours; et comment l'identité glisse.)

journal des humeurs, samedi 11 avril; 2:53 - je suis allée au monoprix ce matin et ce n'était pas une sortie agréable, j'ai pensé "au pire j'attrape ce virus et je meurs" avec un dédain envers la vie assez monstrueux, il est là parfois et c'est avec une stupeur calme que je l'accepte. pas énormément de désir d'action ce week-end, j'aimerai trouver des choses d'émerveillement mais je tourne en rond et je souhaite juste du divertissement : je boude.
alors là voilà l'humeur nommée numéro une: le boudoir.

(avec de l'amusement dans le fond tout de même, hautain)(la satisfaction de la petite colère, autre humeur nommée ce jour)

dimanche 12 avril, 9:33 mais ensuite l'humeur évolue dans la journée, alors comment tout capturer ? hier ainsi j'ai réussi à regarder cette vidéo qui m'attendait (fear of depths) ou bien on a pris l'apéro avec les voisins et c'était chouette, on s'est couché en regardant Buffy ! bref,
l'évaporescence des humeurs en font un animal indomptable pour leur retranscription "en temps réel"
mais continuons d'essayer d'en capter l'aura
(j'écris dans le lit, ma seconde peau)
19:12, j'ai joué à un chouette truc sokpop
lundi 13 bientôt 17h oklm je joue à apex, j'ai de nouveau joué à un truc rigolo de sokpop mais ça m'a un peu donné la nausée (sok-world) ; vais-je regarder l'allocution de macron ce soir ?
ces quatre jours de weekend me parurent longs et c'est tant mieux, encore quatre jours de semi-travail puis des congés payés pour quasi deux semaines.

mardi 14, tôt le matin car je me suis couchée vissa hier soir (de la nausée étrange, peut-être en lien avec le discours de macron, ah !)

mercredi 15, matin ; je regarde dans mes archives pour savoir l'heure à venir de mes menstrues, savoir si la nausée de ces derniers soirs les annoncent, je cherche de la réassurance dans le cycle biologique
je fais des rêves, où je change de boulot et m'infiltre dans une entreprise étrange, des chaises et fauteuils sont volés et un amphithéâtre est rempli de journaliste, mon but est de casser des choses de l'intérieur ; où je fais des concerts de musique sous des palmiers avec des instruments gigantesques puis je croise une ancienne connaissance qui s'offusque que je ne sois pas au courant qu'elle a adopté une enfant à la réunion il faudra que je regarde également si le mois d'avril est toujours celui de la sortie de l'hibernation d'écriture (malgré l'aléatoire de la consommation de drogue)
on mange de la glace au chocolat fudge brownie en retard buffy

jeudi: épuisée, pourtant je dors. c'est la fatigue qui m’assomme quand je me promène dans des musées, j'écoute une microsieste sur radiocanut (nopdcast,justmagic) et je tente de lire clinique psychanalytique de l'exclusion mais mes paupières sont déconcentrées
j'ai pris un vrai café mardi au bureau avant la maraude et les cafés instantanés de la maison perdent en goût au fur et à mesure
le télétravail est nul cette semaine, tant pis.

samedi 18, 8:39 dans le lit : c'est les congés-finement, yessss. mais où est ma grasse matinée ?

lundi 20, 11:46 : nouveau jeu, est-ce les menstrues ou le covid-19 ?
la myopie d'un oeil se réverbe en migraine

mardi 21, 12:17 ; je regarde un petit docu talking dream, des rêves et leur interprétation dans un pays africain à la radio buffy me fait me souvenir de fragments adolescents, comme ces longues balades à vélo le long du cher avec des appareils photos dans le sac et la solitude contemplative,
secrète
puis le décalage entre ma perception et celle des autres

mercredi 11:48 oh la là ça y est les grasses matinées sont réelles !
dans l'après-midi, avec le clavier minuscule et low-tech du chromebook dans la chambre (le pc fixe est cassé, j'ai légué aujourd'hui mon pc portable à q.), j'ai fini le docu sur l'histoire des trafics de drogue sur arte -je me demande comment peut-on voir cela et ne pas concevoir être anticapitaliste et là je lis une juste colère, c'est bien. je ne sais pourquoi je me suis mis comme mission de transformer les opinions politiques dans ma famille alors que cela a tendance à me causer de la tourmente et de l'énervement ; toutes ces oeillères !!
confinée, le carnet et un crayon dansent dans l'imaginaire poétique
la sortie de l'habitude d'être enfermée dans la maison sera délicate
attention au cynisme qui approche envers les gauchistes trop français de twitter, celui qui vient après la fatigue de leur étonnement perpétuel face à la cruauté du capitalisme you know

minuit, j'ai regardé ce soir une discussion entre bolchegeek et alt236 sur les documentaires, qui s'est étendu au complotisme, aux croyances pour emplir le vide, etc. ça m'a donné envie de revoir contact
puis chouette épisode de buffy avec spike qui revient à sunnydale, drusilla (quelle merveilleuse danseuse écarlate) l'ayant quitté ; l'amour à tous les étages
il faudrait d'ailleurs que je termine cette vidéo de la narrative designer de mutazione qui parle du soap

samedi, on va bougonner avec un nouvel essai d'arrêt de fumer.
dimanche, j'ai commencé tangled tower hier, c'est très chouette. j'ai fait la démo de suzerain aussi, j'y jouerai tout à fait à sa sortie sinon, je fais l'autruche et je me demande: qu'est-ce qui compte ? au moment présent de mes activités diverses divertissantes, je n'envisage rien d'autre, tout est pour le mieux, confinée casanière ; puis ensuite si je regarde en arrière j'évalue le vide créé par ces passe-temps et je m'en veux de ne pas m'élever vers des choses plus spirituelles ou quoi.
et en même temps tout continue à glisser (q me demande "alors tu penses quoi de buffy" et je ne penses pas,
quand est-ce qu'il pense lui, qu'il macère
autruche huilée, c'est les congés

en vrai je prends très au sérieux cette idée de vacances

Annie Ernaux : « Je me demande si je n’écris pas pour savoir si les autres n’ont pas fait ou ressenti des choses identiques, sinon, pour qu’ils trouvent normal de les ressentir. »

la recette du dimanche soir des confins:
deux bananes écrasées dans le reste de farine, un peu de beurre fondu, du lait, oh tiens un peu de benco, quelques gouttes de citron puis la dernière banane finalement, oh allons
le tout en crêpe sautée dans de l'huile de noix de coco

lundi après-midi, les crèpouillettes étaient bonnes.
j'écoute en accéléré une vidéo de bolchegeek avec linguisticae à propos du mérite, dans le lit ; un fond d'angoisse aujourd'hui
j'ai rêvé que j'allais faire des courses, je croisais des gens de la maraude à différents endroits ; je retournais faire des courses mais j'étais en fauteuil roulant et j'avais aussi une béquille à la main - il y a des supermarchés et un centre commercial, le long d'une sorte de bidon-ville il faudrait vraiment que je trouve à lire sur la topographie des rêves, pourquoi ces lieux inexistants se répètent parfois et se confondent alors au réveil
😴😴
j'aimerai trouver de nouvelles formes d'expression, je pense à instagram avec corona_culture mais ce n'est pas dans mes cordes (éthiques et publics (qui m'y suit déjà)); j'y suis un fantôme.

mercredi
played she dreams elsewhere
dreamt about and old guy from highschool (georges), he had a shovel and we shared some memories about the past in an amphitheater but i wonder where those memories were from (the dream or the realities) and there was before that some girl i met for carpooling and she didn't always drive the car, like an acrobat,
i needed to go someplace else, the university of strasbourg maybe, and there was like three of four different types of coffee machines

de l'ambiguïté toujours face à la question du travail mais on y reviendra demain sur les heures du salariat, ah!

plus tard, comment nomme-t-on l'humeur de triste lassitude ?
j'ai fouillé mes vieux documents présents sur le chromebook, il y avait notamment de vieilles photos en argentique de moi prises par * et aussi le wip de l'hp. j'écoute la musique d'hyper light drifter, j'aimerai un brin de concentration pour poursuivre la lecture d'une juste colère.
j'aimerai fumer des cigarettes encore

trois leffs neuf plus tard et quelques cigarettes de la voisine avec le ciel bleu puis quelques étoiles
oklm


|^|