janvier 2020

écrire à personne pour écrire a soi même
mmmh ivre à la taverne **, crushed by capitalism mais l'alcool compense le manque de weed (pour l'instant)
très ivre, dans l'attente du retour de la bière suivante, le brouhaha ambiant couvre le reste, comment paraître en attendant
je sens que je "clinge"

putain c'est si nul l'alcool

alors, vendredi trois janvier, quinze heure quatre, l'immense gueule de bois s'est un peu tari, je commence l'anthologie happiness#5 et j'aimerai trouver le temps de plus me concentrer sur mes vécus récents, ne pas trop me perdre dans la tumulte quotidienne
par exemple revenir sur "je sens que je clinge", ces derniers jours je m'agrippais à une énergie fausse (perdue dans l'alcool ce qui n'est pas dommage finalement), une énergie de paraître, un sourire bondillant de fonction pour éloigner la tristesse invaincue (la mienne ou l'autre, le poids du monde incarné), et les pleurs d'avant n'étaient pas très loin, un effondrement possible et des rêves à haut budget dans cet interstice conscient

//* wip*// A recipe from my mother, Brie Moreno
I'm lying in bed, staring at the wall
My thoughts begin to soften
I begin to access the being that accepts my name
I imagine my life projected on the blank wall in front of me
I ask myself, "Who am I?"
I repeat this question thirty time if necessary
When I find who I am, I can extract my soul
Then separate from the body
I reflect upon what makes me... me
My mom, my partner, my objects and memories
I begin to imagine they're all strangers
Like trespassing parasites
I can only do this for a short period
Before the walls begin to buckle and curve
Suddenly, I'm back in bed
I get up to go pee

//* wip*// samedi midi réveil devant un docufictiontenk, j'aimerai trouver un autre mot que langueur pour l'attacher à ma tristesse
à la dérive sous un plaid
le journal de mes humeurs blip, l'injonction de faire tord mes accroches au repos
c'est-à-dire : qu'est-ce qui n'est pas satisfaisant ?
le film que je regarde s'appelle impetus
je suis étonnée de la construction chez les artistes, récemment la vidéo sur le making of d'outer wilds fait rappel, mais comment l'attention se concentre sur des détails, abstraction du reste pour fabriquer un objet à part entière
je suis assez admirative face au pouvoir créateur des gens ces derniers temps, de la possibilité d'expression, des possibilités d'expression si larges et précises (comme cette dame arrosant ses plantes qui se décide d'aller sur son piano jouer quelque chose de grandiose et dramatique, puis continuer sa vie, sûrement pour s'empêcher de s'effondrer en pleurs)

voilà, c'est lundi, 11:35 dans le lit, les congés payés sont finis, j'ai rêvé du travail et ce n'était pas bien.

mardi, 17 heures quinze: malgré tout, le réconfort de la maison
(j'ai envie de démissionner)

vendredi soir, je me sens seule

"j'ai entendu dire qu'ils voulaient partager la terre"
"écoute le chaos"

"devenir fou ou tout casser"

mercredi dans la nuit vers jeudi, je regarde le saison une de the deuce et c'est très bien, puis je verse quelques larmes car le chat de Scott Benson est mort, quelle drôle de vie la temporalité de la sensibilité qui s'accumule et se déverse à un moment inopportun

lundi vingt janvier, je ne vais pas trop tarder à revenir un peu ici, c'est en train de s'ouvrir
(un mur contre les sensations, la pudeur inhibée du sensuel)

GRAND SOUPIR: On y est presque.
(mardi vingt et un janvier de l'an deux mille vingt)

un chapitre de ma vie intitulé : la weed, rocket league et le féminisme révolutionnaire
(j'aimerai devenir plus comme abby de the deuce saison 2)

la sociologie de la déconstruction du réel

"Vas-y dit-il, regarde l’obscurité briller
Marche longuement dans la forêt
Sur les traces de la petite fille joyeuse
aux yeux de fauves
Celle submergée de coups
Inachevée comme un ciel
A l’entrée de la colline
Le phare"
Séverine Delrieu
"Avoir en soi la révolution inséparable
De la vie
Avoir en soi le fou qui est bien calme
Avoir en soi dans les rêves
Les sens clairs
La vitalité brillante des bêtes
Avoir en soi
La raison dans le grouillement immédiat
De l’impulsivité"

je voudrai me mettre au bureau et écrire,
le froid et le sang m'épuisent

je suis crispée au dessus du vide

le symptôme c'est un petit inconfort habituel
; comment savez-vous que vous êtes normal ?

the-rise-of-information-game quasi tous les jeux préférés de l'an dernier !
bonne nuit

j'attends
avec patience
quelque miracle incongru
un éclair
une tempête

j'ai envie de dormir mais ce n'est pas l'heure mais il fait très nuit.

je pense à virginia woolf et à une chambre à soi

reprendre ce premier chapitre du seul roman jamais entamé, avec la lumière qui sort du crâne percé d'une patiente en psychiatrie
et écrire la biographie de cette femme folle
(moi)
et s'arracher la peau

mercredi soir-nuit, j'aimerai être déjà en weekend mais encore deux jours de salariat; je viens de terminer the deuce et c'est formidable, de la sociologie incarnée de haut niveau, une profondeur exemplaire car mystérieuse des personnes, l'établissement des faits, des entre-faits, des entours, des étages de relation de domination / relégation et le tout sans perspective morale raconter une histoire à travers les systèmes d'oppression pour les rendre visibles, entrer en lutte, éclairer les interstices de résistance
tout ça

jeudi soir-nuit : tout va bien

(les mots blancs des sentiments)(je n'arrive pas à décrire correctement, à écrire avec une précision fine, et je ne veux pas gâcher la sensation par une entourloupe de la parole : alors je me tais.
)

le dimanche deux février, tant pis
j'aurai envie de prendre mon ordinateur à la vieille table en bois de l'atelier et y écrire des choses avec le clavier, regardant par cette grande fenêtre les toits ruisselants de la cour la couleur changeante du ciel au gré de la météo, la lumière qui se dépose sur la poussière des feuilles vertes étincellantes des plantes qui prennent leur bain de soleil émouvant ce serait ça, une chambre à soi, c'est juste là au coin du couloir: qu'est-ce ce qui m'empêche de m'y asseoir?

beaucoup de fragments s'entassent, des échanges intéressants et la volonté d'aller plus loin - mais la crainte de se rendre vulnérable en montrant trop de sa peau ralentit tout et dispose les fantasmes au rang de fantômes
au nom de la procrastination, je persiste à croire à autre chose: des lendemains meilleurs

il me manque un psy, lieu de solitude invaincu

lundi soir-nuit 🌃 mon corps est enjoué après un coup d'assomoir avec une réunion trop longue, une pizza sur le pouce au bureau puis une maraude où j'enlève quelques barricades, presque envie de rester là, dans la rue, contemplativement observer le reste du monde vivre, discuter de pas grand chose avec des copains- un café-bar-brasserie à ciel ouvert l'éternité ce n'est que le présent qui se répète



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