avril 2018

le trois, dix huit heure douze
tristesse réfléchie, willow en crise d'asthme et le gouffre des potentialités
l'écart entre ce que j'imagine pouvoir faire de ma vie et le rien qui m'environne
quand est-ce que ça décolle

je voudrais écrire
faire parler
faire entendre les autres

j'ai écouté dans le bus ce matin inès léraud raconter ses romantages
j'ai regardé dans mon lit cet après midi un cours sur l'anthropologie médicale
je suis allée chez le vétérinaire, il a rasé des poils du chat pour lui faire une piqûre, un garrot sur sa petite patte et son souffle éreinté
je suis rentrée pour découvrir la géopolitique clinique interculturelle

comment deviner dans les idées de par-chemin
où se cache l'avenir

les yeux sérieux soulèvent la fatigue
comme un ras de pensée dans le crâne

quand j'étais morte,
terne
morterne.
(quand j'étais mortelle)
le réveil du vague et le défilement des paysages - des fenêtres oubliées

j'aime beaucoup les rétroviseurs

la kaléidoscopie de la lumière à travers les paupières

tout me surprend, me sidère
où se cache le plaisir

quand j'étais morne,
comment su-peser le poids le vacarme

-
soupire en majuscule

-
je me questionne sur la solitude de l’autodidaxie

-
je cherche encore un lieu sur internet où poser mes expressions
ah !
-
faire bouillir la colère

le quatre à six huit heures vingt sept
si je prends le risque de l'écriture j'ouvre aussi le chemin de la weed et j'apprends à nouveau. je résiste moins aux côtés 'sieste' et profite donc moins aux autres apports potentiels de la drogue.
du vécu d'angoisse tout à l'heure, très désagréable : "je stresse de manière catastrophique" - non mais ça va, c'est juste chiant ; comme une sensation parasite qui ne m'appartient pas, qui se loge en moi sans que je n'en sache rien et le mystère maintient l'angoisse en vie, se pare d'une pointe de colère car à quoi sert cette pute d'angoisse, je n'en veux pas, elle n'a aucune raison d'être ici et pourtant, elle bloque tout.
Avant, je ne crois pas avoir souffert de l'angoisse, c'était un mot pour le mal être de mes amoureux.
elle s'insinue perfidieusement et envahit l'espace crânien, je sens mon diaphragme rétrécir et ma tête s'alourdir - le cerveau recouvert d'un voile brumeux, le vague à l'âme des projections : il n'a pas de logique qui puisse s'inscrire à travers l'angoisse, elle annihile le pragmatique, le futur. Réduit au présent, aux peurs - petites entités bruyantes qui hurlent entre elles - informes, rien n'est figurable que le bruissement de l'angoisse.

//mon idée de blog : journal d'exploration (tous les dimanches ?) en rangeant mes découvertes dans des onglets (cool) parsemé d'extraits d'ici.
Ça me permet d'avoir une trace mnésique de mes activités et un cadre d'expression original - ma tambouille. C'est quelque chose qui je pense pourrait m'intéresser à lire chez quelqu'un d'autre.

sinon, je cherche un liant pour mes nombreux intérêts volatiles ; la radio peut être.

le cinq, dix huit-heures vingt-cinq : les histoires, vérité ou mensonge : dans where the water taste like wine, en se promenant on fait des rencontres qui deviennent des histoires qu'on raconte et parfois, les histoires prennent un chemin autre et on les recroise, agrémentées de légendes : elles s'entourent de fiction, se parent de mensonges et l'oeil s'ouvre un peu, elles sont plus puissantes que l'événement réelle, à la base.
ça ce sont les petites rencontres dirons-nous
les grandes rencontres ce sont celle au coin du feu, où l'on passe la soirée à discuter avec quelqu'un. on souhaite connaître l'histoire de cette personne et pour cela, il faut répondre à ses demandes précises d'histoires et, étrangement, pour obtenir la vérité de l'être en face de soi, les histoires entourloupées sont plus efficaces.
le sept, quinze heure entre Strasbourg et Paris et une grosse migraine.
C'est tout.

le onze, dix huit heure quarante neuf, entre Paris Nord et Amiens / Berck.
je repense à l'association de deux films à partir de leur premier plan,
Sans toit ni loi
Jeremiah jonhson
Quand l'errance me parlait.

L'errance par essence solitude
entière
existentielle ment

/dans le métro, je m'étonne toujours de tout, qu'il y a beaucoup de monde
des couples, de l'amour
je me demande comment ça tient
je ne sais pas comment le corps tient
comment la société tient

l'image tentaculaire d'un système
mais l'image est floue et les mots manquent (pour décrire le tout qui assemble)

ce que je raconte ici, je le perds ailleurs

le quatorze
*Simplement raconter*

le quinze, minuit passé,
retracer les poèmes que je lis et qui m'envoyage ces derniers jours
le transport sonore et imagé des mots quelle douceur

pareil, dix neuf heure ..
hmmmm.
(je joue à Northgard et Slay the spire)

le dix neuf, soir, pré nuit
je retrouve une forme de solitude adolescente /dans mes appréciations solitaires de petites choses/ - comme des poèmes
et la discrétion dont j'entoure le retour aux mots qui volent réveille les interdits sécrétés par personne d'autre que la peur d'être découverte
c'est à cet endroit - /la transmission de beauté/ - que je me sens toute petite
et peut être devrions nous ouvrir ces espaces
ou au contraire parfois je crains de ne rencontrer que des yeux aux sourcils étonnés et jubile de la solitude triste

(J'ai montré à q. le poème pardonnez aux vivants de Charlotte ?)

Quand est ce que.

le vingt dans le train pour *, en écoutant le journal breton d'Inès Léraud : encore en tête l'idée de déréalité du travail (un syndicaliste crie son discours) et comment on en est arrivé là ; comment les autres font pour s'inscrire dans le système.

/J'explore et j'emmagasine des bouts à explorer encore, à déplier entièrement ; mais quand ? lors d'un prochain naufrage ?

/J'ai trop envie de ce boulot allez là

/J'ai eu le boulot uh oh

le 28, matin, j'attends mon train à * pour *, je vais visiter des meublés
et bon, ça suffit le silence radio ici depuis que j'ai eu le boulot uh oh.
Je m'en rends pas encore bien compte, ça va vite et le côté logistique relou empêche un peu l'excitation
q. & Willow me manquent et vont me manquer, ça va être le plus difficile à gérer je pense ; la prise de poste en elle même me stresse un peu aussi mais ma chef de service a l'air très chouette, c'est rassurant.
Holala on va vivre en Alsace mais quoi

/"Je soupçonnais vaguement l'écrivain de n'être souvent poète que pour échapper aux disciplines nécessaires de la pensée et du style."

le vingt neuf, dix huit heure vingt cinq j'ai passé ma journée à ingurgiter des idées et je sens le lourd poids de la fatigue qui s'ensuit des entretiens sur ballast, hors-série, mediapart
pour contrer la solitude et ses chagrins

"je ne sais plus quel poète"


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