en octobre: toujours en fond de mes pensées ce tableau un rêve ou un souvenir un appartement inondé qui flotte, l'eau vient des portes derrière et au centre un corps, quelqu'un ou une statue, et un feu de cheminée et un tableau au dessus et le ciel encore, peut être un arbre qui traverse la pièce au sol en parquets
et à l'occasion d'un dîner familial, mon frère évoque un souvenir de vacances, chez mes grands-parents, là où je pense que ce tableau était accroché ; j'en profite alors pour questionner l'existence réelle de cette oeuvre. mon frère et sa femme s'exclament avec enthousiasme : iels ont longuement cherché le nom de ce tableau il y a quelques mois. au détour d'une conversion sur les peintures les ayant marquées, ma belle-soeur lui décrit celle-ci, présente chez des amis de ses parents, devant laquelle elle restait longuement contemplative quand elle avait quatre-cinq ans. mon frère avait appelé ma grand-mère pour en savoir plus ; lui aussi pensait qu'il l'avait vu là-bas - sans résultat. je n'ai jamais croisé cette peinture ailleurs, mon frère et sa femme non plus et ce qui ajoute à cette rencontre mystérieuse c'est la distance géographique et culturelle de ma belle-soeur qui vient de turquie. mes parents tout en attestant son existence s'étonnent que ce tableau nous ait marqué à ce point et nous corrigent : il ne figurait pas chez nos grands-parents mais chez un oncle et une tante nous nous amusons à recréer la peinture, chacun ajoute un détail tandis que mon père tente de trouver son titre et son auteur sur internet ; mon frère le décourage "nous avons passé deux heures à essayer des tas de mots-clés" je me demande si nous ne sommes pas en train d'expérimenter ce qu'ont vécu les redditors ayant vu le film Shazaam avec Sinbad le génie quand soudain, grâce la recherche non pas en français mais en turque des mots-clés, nous découvrions enfin et à nouveau cette peinture qui berçait étrangement communément nos souvenirs dominique appia - entre les trous de la mémoire